Dites « Non » à la grippe !
Quel que soit le milieu et les circonstances, les conséquences de la grippe sont importantes. C’est encore plus vrai dans les structures et entreprises qui emploient du personnel.
Quand l’épidémie est de faible intensité comme durant l’hiver 2018-2019, l’absentéisme atteint quand même les 2 millions de journées de travail « perdues ».
Comment une entreprise peut-elle protéger ses salariés ? Peut-elle organiser une vaccination contre la grippe ?
La structure ou l’entreprise est parfaitement légitime à agir pour anticiper les effets d’une épidémie dans ses équipes. En effet, l’employeur se doit d’apporter la sécurité pour ses salariés et doit aussi lutter contre l’absentéisme. Deux bonnes raisons pour organiser une campagne de vaccination ; ou tout au moins, la promouvoir.
Pour mémoire, la grippe touche chaque année entre 2 et 8 millions de personnes ; cette maladie est responsable de 1.500 à 2.000 décès par an. Lors de la saison 2014-2015, un épisode de grippe exceptionnel a généré une surmortalité hivernale de 18.300 décès.
De plus, les 2/3 des personnes atteintes de la grippe sont des actifs auxquels les médecins prescrivent, en moyenne, 4,7 jours d’arrêt.
Ce sont donc entre 2 et 12 millions de journées de travail qui sont ainsi « perdues ». Et c’est sans compter les 2 à 3 semaines qui sont nécessaires pour se rétablir totalement.
L’employeur doit donc faire face à de l’absentéisme, ou du personnel moins productif, sans compter le coût direct que peut représenter le remplacement temporaire.
Proposer et déployer une campagne de vaccination anti grippe
L’employeur qui souhaite protéger ses salariés a plusieurs possibilités. Mais elles se restreignent toutes à proposer la vaccination. Les salariés ne sont pas tenus d’accepter cette démarche qui n’est pas obligatoire.
Dans un premier temps, l’employeur peut solliciter le service de santé au travail qui pourra adresser un courrier aux salariés, d’une manière confidentielle.
Ensuite, il reste à trouver le médecin qui réalisera la vaccination. Dans la mesure où cette mission n’est pas prioritaire pour la « médecine du travail », l’employeur devra organiser la campagne.
Dans les faits, cela revient à trouver un médecin, commander les doses de vaccins, organiser les rendez-vous et, bien sûr, communiquer auprès du personnel.
L’autre hypothèse consiste à financer la vaccination en prenant en charge le coût du vaccin (environ 10 euros aujourd’hui). Dans ce cas, chaque salarié devra solliciter son médecin traitant. Ce cas de figure est assez fréquent quand l’employeur estime que l’organisation d’une campagne de vaccination est trop compliquée dans son entreprise.
Les pouvoirs publics organisent la vaccination contre la grippe
Chaque année, le vaccin de la grippe est disponible dans le courant du mois d’octobre. Il est préférable de se faire vacciner avant la mi-novembre. Mais le vaccin restera efficace, même en cas de vaccination plus tardive, pour peu que l’épidémie n’ait pas démarrée.
Peut-on limiter la propagation du virus dans l’entreprise ?
Dès que l’épidémie s’est déclarée, les employeurs ont tout intérêt à rappeler certaines mesures élémentaires qui font barrage à la propagation du virus.
Il s’agit en premier lieu et pour l’essentiel de rappeler des mesures d’hygiène, on parle aussi de « gestes barrière ».
Tout d’abord, il faut inciter les personnes à éviter de se serrer la main, de s’embrasser pour se dire bonjour le matin. L’employeur pourra mettre à disposition des salariés des mouchoirs jetables et/ou du gel antibactérien (gel hydro alcoolique). Il devra inciter au lavage fréquent des mains dès l’arrivée dans l’entreprise, surtout après avoir emprunté les transports en commun.
Les salariés doivent avoir le réflexe de tousser ou éternuer dans leur mouchoir ou dans le coude (limiter la propagation des virus).
Il faut ventiler les bâtiments pour éviter la concentration de l’air vicié dans les locaux et la présence de microbes. L’employeur peut aussi mettre à disposition des masques individuels comme dans de nombreux pays.
A certains moment, l’employeur peut aussi juger intéressant de créer un « vide sanitaire » … Pour cela, il organisera le travail, en incitant au télétravail. Même si, par principe, le télétravail requiert l’acceptation du salarié (1), l’employeur peut invoquer la « circonstance exceptionnelle » en cas d’épidémie avérée (2). Le télétravail est alors considéré comme un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour assurer la continuité de l’activité et garantir la protection des salariés.
(1) article L.1222-9 du Code du travail (2) article L. 1222-11
Pour en savoir plus : « La grippe saisonnière » Ministère des solidarités et de la santé,