L’économie collaborative est l’activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d’organisation du travail. Elle s’appuie sur une organisation plus horizontale que verticale, la mutualisation des biens, des espaces et des outils (l’usage plutôt que la possession), l’organisation des citoyens en « réseau » ou en communautés et généralement l’intermédiation par des plateformes internet (à l’exception de modèles comme les réseaux d’échanges réciproques de savoirs).
L’économie collaborative est entendue au sens large en ce sens qu’elle inclut la consommation collaborative (covoiturage par exemple), les modes de vie collaboratifs (coworking, colocation), la finance collaborative (crowdfunding), la production contributive (fabrication numérique, imprimantes 3D, etc.) et la culture libre…
Elle prend différents types de formes (économie du partage, économie de fonctionnalité dont l’économie circulaire, économie des solutions, économie en pair à pair) selon les types de biens et services concernés ou de la finalité (empowerment du consommateur, éco-efficacité).
Ce type d’économie s’inscrit dans un contexte de défiance des acteurs institutionnels du système capitaliste traditionnel, de crise économique mais aussi d’éthique environnementale.
Son essor est dû à l’utilisation des nouvelles technologies permettant d’améliorer la créativité collective et la productivité. Il répond également au désir de pratiques écologiques et de relations sociales plus conviviales.
Source : Wikipédia
Le changement sociétal induit
Certains estiment que le système capitaliste pourrait connaître quelques remouds, sans pour autant être fragilisé. A l’opposé, d’aucuns considèrent que le propre même du capitalisme est de s’adapter ; il pourra rapidement s’emparer de cette économie… et cela d’autant plus que le montant des capitaux à engager pour démarrer dans ces activités est faible. Certains secteurs pourraient cependant être investis plus rapidement que d’autres pour une simple raison de rentabilité des capitaux.
Le débat qui agite certaines professions actuellement est assurément légitime et compréhensible puisqu’il nait de la confrontation de passions et d’émotions. D’une part la réalité de celles et ceux qui ont parfois chèrement acquis leur droit d’exercer une profession et, d’autre part, de nouveaux entrants n’obéissant pas aux mêmes règles. Pourquoi la loi ne viendrait elle pas au secours des premiers, non pas en interdisant aux seconds d’exercer, mais en allégeant l’engagement financier des premiers (pour les chauffeurs de taxis, on évoque la création de fonds de péréquation qui permettraient le rachat des licences).
Un autre point de vue qui peut tout aussi bien être entendu est celui qui tend à considérer que les nouveaux entrants dans certaines professions (transport de personnes par exemple) se positionnent sur des nouveaux segments de marchés et s’adressent à des populations qui ne consomment pas et ne consommeront pas les services des prestataires traditionnels.
Quoiqu’il en soit, ces débats ont le mérite de provoquer des confrontations d’idées qui mettent à jour les fondements de cette « nouvelle économie » (peut être pas si nouvelle que cela, …) et certaines de ses conditions de réussite. En effet la première d’entre elles est certainement la confiance qui caractérise échanges, partage, coproduction ou mutualisation.
Il n’en reste pas moins vrai que la régulation devra reconsidérer l’aspect fiscal des revenus tirés de ces activités ; dans leur rapport, les sénateurs font le constat qu’ « en théorie, les revenus des particuliers sur les plateformes Internet sont en effet imposables dans les conditions de droit commun ». Mais dans la réalité, « les revenus sont rarement déclarés, rarement contrôlés et rarement imposés ». Une autre mission parlementaire a été lancée en octobre 2015. Des propositions doivent être faites pour « limiter les comportements abusifs, protéger les travailleurs et les consommateurs ».